La Mairie actuelle :

Construite en 1880, ce fut la demeure de Victor Moignet, alors directeur des Usines Saint Frères qui souhaite montrer sa réussite professionnelle par la qualité architecturale de la construction et par la position géographique qu’elle occupe dans le bourg. L’initiale M de son patronyme figure au-dessus de l’ornement en agrafe de la travée centrale formant saillie d’avant-corps. La commune acquière la bâtisse en 1946, l’ancienne mairie n’étant plus adaptée aux besoins des services administratifs de la commune. La Mairie y est installée depuis 1948 après la réalisation des travaux d’aménagement pour l’accueil des nouveaux services municipaux  durant l’année 1947, sous la conduite de l’architecte communal, Pierre Lemaire.

 

L’ancienne mairie classée au monument historique :

En décembre 1825, la commune envisage de remplacer l’ancienne maison d’échevinage, mentionnée à partir de 1521, mais vraisemblablement démolie ou vétuste au début 19e siècle, par un nouveau bâtiment abritant la mairie, un corps de garde et un magasin de pompe à incendie. Le lieu retenu est « au centre de la rue de l’Église, laquelle, vue sa grande largeur et sa position, [parait] être l’endroit le plus avantageux pour ce genre d’établissement ».

L’architecte amiénois [Jean-Baptiste] Marest est chargé de dresser les plans et devis, qui se montent à 13500 francs. Le conseil municipal adopte le projet le 16 janvier 1826, achète le terrain à Antoine Bousin, maréchal, pour le prix de 450 francs et adjuge les travaux le 17 juin 1826 à Pierre Legrand, entrepreneur. Les travaux sont achevés en 1827.

Le plan du cadastre napoléonien de 1834 constitue la première représentation de l’édifice.

La salle de corps de garde occupait le rez-de-chaussée, avec le magasin pour la pompe à incendie à l’arrière. La salle du conseil municipal occupait le premier étage, avec un petit cabinet pour le greffe et une seconde pièce réservée aux archives de la commune.

En 1885, la salle du rez-de-chaussée, qui était occupée par le corps de garde, est affectée à la caisse d’Épargne. A l’étage, la commune fait aménager un balcon et poser l’inscription « Mairie » sur une dalle de granit de Belgique.

En 1946, l’édifice ne répond plus aux besoins des services de la mairie. Les bureaux sont jugés trop petits, incommodes et insalubres. Le conseil municipal profite alors de l’opportunité qui lui est offerte de racheter un immeuble au centre de la commune pour y installer sa nouvelle mairie.

L’ancienne mairie est construite en parcelle ilot, au milieu de l’ancienne rue de l’Eglise et de celle du Maréchal-Leclerc, qui passe en contre-bas. Le dénivelé du terrain impose d’emblée le choix d’un volume étroit.

L’édifice, de style néoclassique, mesure en effet 13 m de long sur 6,60 m de large. Il est construit en calcaire, appareillé en pierre de taille, issu des carrières de Bourdon. Il s’élève sur deux niveaux, est couvert d’un toit en ardoises, à longs pans et pignons couverts. La façade principale, en pignon, se signale par la présence d’un porche dans oeuvre, petit péristyle de deux colonnes doriques. Les deux façades latérales, nord et sud, présentent trois travées. L’édifice dispose de trois accès, l’un au nord, l’autre au sud (portail), le principal, à l’ouest. Au sud, la travée aveugle avec de petits oculus signale la présence de l’escalier.

La remise de matériel à incendie est un petit bâtiment en brique, adossé à l’est. Source Inventaire des Hauts de France.